vendredi 26 janvier 2007

Inspiration et voies ferrées …

De retour sur les rails, vers la même direction, les mêmes personnes, la même vie … celle que je quitte ? Tentes de quitter ? Ne parviendrais jamais à quitter ? Peu importe … je vais faire plaisir, rassurer, perdre, oublier, mais « vivre » …

C’est drôle le pouvoir que certaines personnes peuvent avoir sur vous … cette influence dont vous ne pouvez pas vous défaire ni laisser de côté, cette dépendance dont vous pouvez être l’objet et entretenir vous-même …

Voici une liste non exhaustive de mes dépendances aujourd’hui :

- ma famille = ah Maman, Papa … même étouffer et sans moi-même j’en reviens toujours à vous … est-ce que par hasard je n’existerais pas uniquement par vous ? pour vous ?

- la carte bleue = que ferais-je sans elle à mes côtés … ma petite carte … témoin de tant d’événements, flux, pas trop de stocks soyons honnêtes …)

- les aliments = quoi que j’en dise, c’est bien ça qui décide de ma vie aujourd’hui :

o non je ne mangerais pas ce midi parce que je n’en ai pas besoin

o non, demi pamplemousse, tu n’entreras pas … aujourd’hui je mange des quarts de choses … restes donc au frigo

o oui tu rentres bout de pain et oui vous rentrez céréales mais à une condition … que vous ressortiez quand j’en aurais décidé et par la voie que je réserve autocratiquement à tous ces aliments qui dépasse le « seuil acceptable de calorie »

- la vie = et oui, même si j’ai une façon bien particulière dernièrement de la « gérer », j’y tiens … si je ne vivais pas je ne pourrais pas m’affamer or il faut que je m’affame parce qu’il faut que je maigrisse … parce que je n’avais jamais remarquer cet os … tout petit os de la main ou gros os des épaules dont je me fous du nom, du moment que je vous vois et que vous ne disparaissez pas je vis !

- la musique = registre tout aussi capital que les autres … mp3 dans les oreilles, douce musique, violente mélodie, touchantes paroles, déprimantes déclarations, peu importe … quel bonheur de dépendre de la musique !

- le coca light et le café … ou l’art de jouer sur son énergie avec un plaisir extraordinairement malsain – non je ne suis pas fatigué ... oui j’ai des cernes et alors … les cernes creusent les traits et quel bonheur de se voir creuser, de plus en plus profond …

- les chewing-gums !

(C’est tout pour aujourd’hui en ce qui concerne les addictions et autres dépendances … notez que coca, café et chewing-gum ne sont pas des aliments dans mon esprit !)

Et le train roule – un Corail Téoz cette fois-ci, voiture 4, place 38 – celui-là s’est arrêté partout entre Strasbourg et Nancy (enfin « partout » … trois fois seulement !) – il y a un bonhomme étrange dans la rangée d’à côté : un bonhomme surbooké, peut être un journaliste, en tout cas un roi du téléphone qui quand il parle place sa main sur sa bouche pour « éviter » de déranger ou peut être pour ne pas être compris … toujours est-il que tout le monde entend ses conversations ! Il s’exprime bien ce petit bonhomme en pull noir et pantalon beige – lunette rectangulaire et coupe de cheveux d’avocat – lui ne doit pas bouder le frigo autant que je le fais … difficile de distinguer son cou de son menton … mais il a l’air heureux, et content de son travail … j’aimerais bien savoir ce qu’il fait exactement depuis tout à l’heure avec ses journaux à portée d’œil (le Canard enchaîné entre autre) et son portable Apple –

C’est rigolo les trains … tant de gens qui tuent le temps en s’observant, en discutant, en mangeant, en riant, en lisant, en parcourant le train d’un bout à l’autre au risque de se péter la tronche à chaque mouvement un peu trop brutal du Corail … ceux qui s’ennuient surtout ne fond rien de tout ça mais sont facilement repérables : succession d’activités diverses sur des périodes courtes et au final des yeux dans le vague qui ne regarde ni dedans ni dehors, ni le voisins ni le plafond !

Hier le psy a eu l’air de vouloir me faire dire qu’une source de mes difficultés provenait sans doute de ma maman … il semblerait qu’elle « s’impose » un peu trop partout et rapporte plus ou moins tout à elle, ce qui ne m’aide pas à exister pour moi bien au contraire … c’est pas complètement faux sans doute mais je suis de plus en plus persuadée qu’au fond je n’ai pas de problème … j’ai fait une crise d’hypocondrie sévère et maintenant redescend tranquillement sur terre, ma terre, entourée de mes chères restrictions et de mes vêtements de sport – je me surprends de plus en plus à ne pas m’asseoir pour manger (quand il m’arrive de le faire) et à courir à pied plutôt qu’à prendre le tramway … qu’il fasse froid ou non et qu’il pleuve ou non, qu’il y ait du vent ou non et qu’il fasse nuit ou non, pour peu que je puisse utiliser mes jambes ! Non je ne suis pas malade, non je n’ai pas envie de l’être … plus ça va moins j’ai envie d’aller chez le psy … plus ça va moins j’ai le courage d’affronter le nutritionniste … le rendez-vous de lundi a été reporté à vendredi … objectif de la manœuvre ? Ne pas en être au poids pour lequel il me menaçait d’hôpital … mais qu’est-ce que j’irais bien faire dans un hôpital d’abord ? Prendre la place d’un vrai malade, creuser le déficit de la sécurité sociale … ben non … « ta situation n’est pas encore dramatique » a dit ma maman après que je lui annonce mes tcas … c’est vrai, je ne pèse pas 40kg après tout … quand j’ai dit ça au psy il n’a étrangement pas réagit … il attendait peut être que je me mette en colère après cette déclaration innocente de ma maman : « ben si je suis malade même si je n’en mourrais pas ! » mais non … j’ai dit ça aussi naturellement qu’on dort les yeux fermés !

Je suis plus forte et je ne me sens pas (plus) malade … je ne sais pas si c’est bon signe … après avoir foiré comme jamais un partiel à l’oral hier … j’aurais dû passer la plus déprimante des journées mais non, même pas, j’ai évacué mon angoisse dans les toilettes hier soir … « quel soulagement » (pff) et aujourd’hui j’accoure auprès de ma maman qui avait l’air bien malheureuse au téléphone ce matin …

Et bien voilà, comme ce message aura commencé il va finir : inutilement !

Soyez heureux Antoine, Marie, Anne-Lise ou Petr –je ne suis pas sûre duquel des deux à le « courage » de poster en « anonyme »- le gang des Strasbourgeoises accros au Coca Light, …

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Courage Camille ! Te dire que tu n'es pas malade te guérira peut-être enfin je l'espère !! bon week-end. bisous!

Anonyme a dit…

ça y est tu as eu le courage et la force de parler a tes parents... j'espere que tu seras soulagée de ce poids en moins, de la fin des mensonges. Pour ma part je n'ai pas réussi a franchir le pas et parler mais j'y crois encore, un jour je reussirais!
bisous et courage!

camille a dit…

Tu y arriveras aussi - le jour où tu te sentiras prête et le jour où tu auras trouvé les mots ... pas forcément les bons mais "les mots"
:)